La ferme des frères Perrel en Haute-Loire.
La première maison de cette ferme qu’on a pu dater avec certitude est du XVIIème siècle. La ferme est composée de plusieurs bâtiments en pierres volcaniques – basalte, pierres à bulles plus tendres pour les linteaux et phonolithes pour les lauzes des petits bâtiments. Il en ressort une impression d’harmonie, la pierre, le bois et les chaumes s’intégrant parfaitement dans la nature environnante.
Au-delà du musée, c’est tout le village de Moudeyres qui a été restauré au fil des ans, et il faut vraiment prévoir un temps pour s’y promener, découvrir les autres chaumières et leurs jardins fleuris.
Au-delà du musée, c’est tout le village de Moudeyres qui a été restauré au fil des ans, et il faut vraiment prévoir un temps pour s’y promener, découvrir les autres chaumières et leurs jardins fleuris.
Si le toit de lauze est parfois
considéré comme un « marqueur » de richesse par rapport au toit
de chaume, il faut préciser ce point. La
ferme des Perrel possède un gigantesque toit de chaume. Il ne serait pas
possible de le transformer en toit de lauze, car la charpente est différente.
Les toits de chaume sont très pentus, au contraire des toits de lauze. Comme la lauze
est lourde, il faut une charpente particulière, assez plane et très solide, pour pouvoir
supporter toutes les pierres. Quand les paysans héritaient d’une chaumière, ils
ne pouvaient pas en modifier le toit pour mettre des lauzes. Les Perrel ont
gardé la chaume, mais ils ont par contre ajouté de petits bâtiments avec des
toits de lauzes au fur et à mesure des besoins.
On va commencer par la fin de la
visite : la grange. En y pénétrant, on a l’impression d’entrer dans une
cathédrale de chaume, c’est vraiment très beau. De l’extérieur, on n’imagine
pas que le lieu est si grand : 700 m2 de toit de chaume ! Notre guide
nous fait une démonstration du tressage des cloissoux,
sur un bout de charpente installé à hauteur d’homme pour cette occasion. Les
cloissoux, ce sont les fagots de seigle qui composent le toit de chaume – il en
faut près de 21 000 pour couvrir le toit ! Les paysans en changeaient
quelques-uns chaque année.
Pour donner une idée, de nos jours, les toits des chaumières durent environ 25 ans, mais comme cela coûte très cher de les refaire en une fois, généralement les propriétaires les refont sur plusieurs années aussi. Le faite du toit est particulièrement fragile, car il prend en premier toutes les intempéries. Ici, au musée, c’est un point critique, les moyens alloués se réduisent d’année en année, et l’avenir des bâtiments n’est pas assuré…
Pour donner une idée, de nos jours, les toits des chaumières durent environ 25 ans, mais comme cela coûte très cher de les refaire en une fois, généralement les propriétaires les refont sur plusieurs années aussi. Le faite du toit est particulièrement fragile, car il prend en premier toutes les intempéries. Ici, au musée, c’est un point critique, les moyens alloués se réduisent d’année en année, et l’avenir des bâtiments n’est pas assuré…
On reprend au début : la
première habitation que l’on visite, date de 1640. Il s’agit d’un bâtiment
comprenant une pièce commune au RDC, où vivaient hommes et bêtes, et une pièce
à l’étage, pour stocker le foin. Au fil des ans, cette pièce devient une
chambre avec des lits clos. Les « lits clos » sont des lits en bois,
intégrés dans la maison, un peu comme nos « placards intégrés ». Ils
permettaient avant tout de garder la chaleur.
Le lit était chauffé à l’aide d’une chaufferette, dans laquelle on mettait des braises. Il n’y avait qu’un seul feu dans la maison, celui de la cuisine. La température dans les chambres ne dépassait pas zéro degré, au plus froid de l’hiver. Et les hivers dans le Massif central, à plus de 1000 mètres d’altitude, avec le vent glacé, la burle, sont particulièrement rudes et longs. Les murs épais de presque un mètre pour supporter la toiture, protègent bien des canicules de l’été, mais l’hiver, cela ne suffit pas…
On passe ensuite dans un bâtiment plus récent, du milieu du 18ème siècle – tout est relatif. La cuisine est une pièce à part, les bêtes ont leur étable. Des ateliers et des dépendances sont construits au fil des siècles.
Les frères Perrel ont laissé de très nombreux objets et outils. L’écomusée en est constitué presque intégralement. On peut voir ainsi que plusieurs générations d’objets courants cohabitent dans la cuisine : des plus anciens à ceux des années soixante. Mais les paysans prenaient soin de leurs biens, même les plats en céramique étaient réparés.
La cuisine est une grande pièce dans laquelle on prenait les repas, sur la table devant la cheminée. Ici, toutes les pièces de la ferme sont imbriquées. Les bêtes entrent par la même pièce que les humains : l’arcas, qui dessert la cuisine et l’étable.
Le lit était chauffé à l’aide d’une chaufferette, dans laquelle on mettait des braises. Il n’y avait qu’un seul feu dans la maison, celui de la cuisine. La température dans les chambres ne dépassait pas zéro degré, au plus froid de l’hiver. Et les hivers dans le Massif central, à plus de 1000 mètres d’altitude, avec le vent glacé, la burle, sont particulièrement rudes et longs. Les murs épais de presque un mètre pour supporter la toiture, protègent bien des canicules de l’été, mais l’hiver, cela ne suffit pas…
On passe ensuite dans un bâtiment plus récent, du milieu du 18ème siècle – tout est relatif. La cuisine est une pièce à part, les bêtes ont leur étable. Des ateliers et des dépendances sont construits au fil des siècles.
Les frères Perrel ont laissé de très nombreux objets et outils. L’écomusée en est constitué presque intégralement. On peut voir ainsi que plusieurs générations d’objets courants cohabitent dans la cuisine : des plus anciens à ceux des années soixante. Mais les paysans prenaient soin de leurs biens, même les plats en céramique étaient réparés.
La cuisine est une grande pièce dans laquelle on prenait les repas, sur la table devant la cheminée. Ici, toutes les pièces de la ferme sont imbriquées. Les bêtes entrent par la même pièce que les humains : l’arcas, qui dessert la cuisine et l’étable.
L’électricité a été installée en 1935, mais dans le musée, on ne voit que des lampes, pas d’autres traces d’appareils électriques utilisés entre 1935 et 1974… Et l’eau courante est arrivée encore plus tard, en 1960 ! Cependant, en l’absence de témoignages, il est difficile de savoir exactement quels étaient les usages.
Il reste encore beaucoup à apprendre de ce passé proche. La vie des campagnes intéresserait-elle un peu moins que celle des villes ou des châteaux ?!
Pour aller plus loin : le site de l’écomusée
D’autres hébergements sur le site Mézenc Loire Meygal
Et pour vous restaurer à
Moudeyres : Le pré bossu et la chaumière des Barthes
Et les articles du mois sur les autres blogs :
merci Christine pour tous ces beaux reportages.
RépondreSupprimerPatrick
Merci Christine,
RépondreSupprimernous irons surement la visiter fin août
Coucou Chantal, côté Ardèche, il y a aussi la ferme Philip à Sainte-Eulalie, mais je n'ai pas encore fait la visite de l'intérieur. http://www.visites-mezenc-sources-loire.com/visites-ferme-philip-saint-eulalie-ardeche.html
SupprimerJ'ai également visité la ferme. Ce qui m'a particulièrement intrigué, c'est que les gens auraient dormi assis, par peur de la mort. Vrai, ou plutôt une histoire à dormir debout ?
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup tous ces écomusées. On en a visité un en Bretagne, hier, qui nous a immergés dans la vie rurale d'antan. Un beau voyage dans le temps !
RépondreSupprimerplus rural en effet, mais beaucoup de charme!
RépondreSupprimerTrès joli et merci pour les explications des différences entre les toits de lauzes et ceux de chaumes ! :)
RépondreSupprimerBeau reportage, félicitations
RépondreSupprimerBravo pour ce billet rempli de précisions. Merci pour la découverte.
RépondreSupprimerj aiùerais bien découvrir cette région de France moi
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